Cytoponction

La cytoponction est-elle fiable ?

La cytoponction  permet de sélectionner les nodules à opérer afin d’éviter le plus possible d’interventions pour nodule bénin en méconnaissant le moins possible de cancers.

Elle consiste à introduire une aiguille très fine (le plus souvent sous contrôle échographie) dans un nodule thyroïdien, pour pouvoir ensuite analyser quelques cellules.

La cytoponction ou « aspiration à l’aiguille fine » se passe sans anesthésie, dans la salle de consultation. Le patient sera invité à s’allonger sur le dos, un oreiller sera placé sous les épaules. La zone de la ponction sera nettoyée par une solution antiseptique. Une aiguille fine sera insérée dans la thyroïde, guidée par l’échographie pour aspirer le contenu du kyste ou du nodule, puis l’aiguille sera retirée. Cette procédure dure deux à quatre minutes. Ensuite, la zone ponctionnée sera nettoyée.

Le résultat sera connu quelques jours plus tard.

Il existe 4 types de résultats :

  • Groupe I : cytologie formellement bénigne : adénomes colloïdes macrovésiculaires.
  • Groupe II : cytologie douteuse: :
    • lésions folliculaires (adénomes microvésiculaires ou trabéculaires); malignité affirmée à l’histologie dans 15 à 30 % de ces cytologies;
    • lésions atypiques (malignité dans 25 à 50 % des cas)
    • thyroïdite, nodules vésiculaires dystrophiques.
  • Groupe III : cytologie maligne : cancer, lymphome.
  • Groupe IV : cytologies non significatives : les cellules glandulaires sont en nombre insuffisant, ne permettant pas un diagnostic cytologique fiable. Elles correspondent à une lésion maligne dans 10 à 20 % des cas. Lorsqu’elles sont répétées, elles deviennent significatives dans 50 % des cas; l’échoguidage des prélèvements améliore ce score. Mais 10 à 15 % des nodules n’auront jamais de diagnostic cytologique malgré la répétition des prélèvements.

Les patients du groupe III sont opérés d’emblée.

Les patients du groupe I bénéficient d’une surveillance clinique et échographique. La cytoponction est répétée au bout d’un an.

Pour les patients du groupe II la discussion intègre l’ensemble des éléments cliniques et paracliniques pour rechercher des éléments de suspicion de malignité qui orientent alors vers une intervention.

Les patients du groupe IV sont reponctionnés. Si les prélèvements restent non déterminants, les patients sont opérés.

En cas de nodules multiples, une échographie de repérage minutieuse est indispensable pour trier les nodules à ponctionner car il est difficile de ponctionner plus de trois nodules par séance. On utilise les critères de suspicion échographique de malignité pour vérifier d’abord les nodules les plus suspects. Les cytologies du groupe I sont confirmées par un second prélèvement quelques mois plus tard. Les autres nodules seront prélevés ultérieurement. Si d’autres nodules apparaissent au cours de la surveillance, ils auront le même bilan.

Extrait d’une page intéressante (publié sur Swissmed.ch, mais qui n’est plus en ligne) :

Les résultats de 7 études sur 1200 patients confirment les données suivantes:
- Fiabilité: 85-95%
– Faux négatif: 6%
– Faux positif: 4%

Il est important de savoir que:
– Dans 80% des cas le résultat cytologique indique la nature (bénigne ou maligne) de la lésion.
– Dans 20% des cas le résultat est indéterminé ou suspect.

Enfin il faut rappeler que:
– Environ 80% des lésions sont bénignes
– Environ 5% sont malignes
-L e reste est partagé entre les prélèvements de mauvaise qualité ou insuffisants et des résultats indéterminés. Pour ces deux dernières catégories il est impératif de répeter la CAF. 20% des résultats cytologiques indéterminés ou suspects sont classés malins, à l’examen définitif, aprés la chirurgie. Les prélèvements insuffisants ou inadéquats se rencontrent surtout au niveau des nodules de moins de 1 cm et de plus de 4 cm, des nodules hémorragiques ou des kystes. Une nouvelle ponction des kystes aprés aspiration du contenu a fourni dans 50% des cas un matériel adéquat pour les cytopathologues

Même si la seule méthode sure « à 100% » pour déterminer la nature d’un nodule jusqu’à la dernière cellule reste l’opération suivie d’une analyse histologique, la cytoponction est  un excéllent moyen pour affiner le diagnostic (évitant d’opérer préventivement TOUS les nodules, qui concernent plus de 10% de la population !)

 

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