Cancer


Le cancer de la thyroïde

Le cancer de la thyroïde se forme dans les cellules de la glande thyroïde. Cette petite glande, en forme de papillon, se trouve à l’avant du cou, sous les cordes vocales (larynx). Elle est divisée en deux parties, appelées lobes, situées de chaque côté de la trachée. Les lobes sont reliés l’un à l’autre par un fin morceau de tissu appelé isthme.

La thyroïde est responsable de la fabrication d’hormones aidant au fonctionnement normal de l’organisme.

  • La thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3) sont des hormones qui contribuent à régulariser certains éléments comme le rythme cardiaque, la tension artérielle, la température corporelle et le poids. Pour fabriquer les hormones T3 et T4, la thyroïde a besoin d’iode, lequel se trouve dans l’eau et les aliments.
  • La calcitonine aide à contrôler la concentration de calcium et de phosphate dans le sang.

Épidémiologie

Il existe quatre principaux types de cancer de la thyroïde. Chacun se présente sous un aspect différent au microscope, évolue différemment et est traité différemment.

  • Le carcinome papillaire est le type le plus fréquent de cancer de la thyroïde. Il évolue lentement.
  • Le carcinome folliculaire connaît lui aussi une évolution lente, quoique plus rapide que celle du carcinome papillaire.
  • Le cancer médullaire de la thyroïde est un type rare de cancer de la thyroïde. Il existe deux formes : sporadique et familial (héréditaire).
  • Le cancer anaplasique de la thyroïde est aussi un type rare de cancer de la thyroïde. Il concerne essentiellement les personnes agées, et a tendance à se développer très rapidement.

Les cancers papillaires et  folliculaires sont les plus fréquents (85% des cas). Ils se développent tous les deux à partir des cellules folliculaires, et sont « différenciés » (les cellules ont certaines propriétés communes avec les cellules thyroïdiennes normales : elles produisent de la TG, thyroglobuline, et fixent l’iode).
Le facteur de risque essentiel est l’exposition aux radiations, surtout lorsque celle-ci a lieu dans l’enfance.


Important : Le cancer de la thyroïde est relativement rare (entre 1 et 3% de tous les cancers). Comparé aux autres cancers, il est généralement beaucoup plus lent et relativement peu aggressif. Diagnostiqué et opéré tôt, les chances de guérison sont extrêmement bonnes, proches de 100%.

Dans sa forme papillaire et folliculaire (cancers « différenciés »), le cancer de la thyroïde présente deux particularités qui facilitent son traitement et son suivi:

a) puisque les cellules thyroïdiennes (et uniquement elles) absorbent l’iode, on peut les dépister et les détruire, de manière très ciblée, en administrant de l’iode radioactif (iode 131).

b) Les cellules d’origine thyroïdienne produisent une protéine particulière, la thyroglobuline (TG) – après une thyroïdectomie totale, cette TG servira de « marqueur » pour surveiller l’absence de récidive.

C’est pour ces raisons qu’on entend souvent parler d’un « bon cancer » … même si, bien sûr, aucun cancer n’est vraiment « bon » !>

Diagnostic et traitement

Le cancer de la thyroïde peut être découvert lors d’une compression au niveau du cou ou de l’apparition de ganglions.
En fait, le cancer de la thyroïde se présente fréquemment sous la forme d’un nodule, d’une boule anodine au niveau du cou. Cette situation est extrêmement fréquente et n’est pas toujours en relation avec un cancer.

L’orientation diagnostique consiste à regrouper des arguments en faveur d’un cancer ou de nodules non cancéreux (voir rubrique « Nodules »).

L’orientation diagnostique repose sur 4 éléments : l’échographie du cou, le dosage de la TSH, la scintigraphie thyroïdienne et la cytoponction.

L’échographie mesure les nodules, en précise la nature (liquide = kyste, ou solide) et les caractéristiques.
Le dosage de la TSH cherche une hyperthyroïdie et la scintigraphie cherchera  alors à déterminer si le nodule capte l’iode (« nodule chaud »).

L’élément majeur est la réalisation d’une cytoponction. Il s’agit d’une piqûre, avec une fine aiguille, au niveau du nodule. Cette piqûre ramènera des cellules issues du nodule, et ces cellules seront analysées au microscope.

En fonction des éléments apportés par ces examens, l’équipe soignante décidera de réaliser ou non une chirurgie.

Celle-ci sera en général une thyroïdectomie totale, c’est-à-dire qu’elle retire toute la thyroïde. Parfois, le chirurgien pourra également retirer un certain nombre de ganglions du cou au moment de l’intervention (curage ganglionnaire).

Suite à la chirurgie, l’anatomopathologiste examinera la thyroïde et portera un diagnostic définitif. Celui-ci définira s’il s’agit d’un cancer ou d’une lésion bénigne, et la taille et le type de cancer.

Pour en savoir plus  : IGR : La prise en charge chirurgicale des tumeurs de la thyroïde

Une fois le diagnostic posé et la chirurgie réalisée, on pourra réaliser une administration d’iode radioactif (iode 131, on parle de « cure d’iode » ou d’ »irathérapie »), en fonction des données de la chirurgie (importance de l’exérèse, taille de la tumeur…). Ceci a un triple but : thérapeutique, que diagnostique et de surveillance. L’administration d’iode 131 détruira le tissu thyroïdien non retiré par la chirurgie (bénin et malin).

Enfin, le traitement comprendra la prise quotidienne d’hormones thyroïdiennes, puisque la chirurgie a retiré toute la thyroïde.

Toute cette démarche concerne les cancers de la thyroïde localisés.

En cas de lésions à distance, par exemple dans les os ou les poumons, le traitement sera différent et pourra faire intervenir l’iode 131, la chirurgie des lésions, ainsi que la radiothérapie, et éventuellement une thérapie moléculaire ciblée. L’ordre des traitements ainsi que la décision de réalisation seront déterminés par l’équipe médicale.

Suivi du cancer de la thyroïde

Le suivi repose sur deux examens : le dosage de la thyroglobuline, protéine qui n’est produite que par la thyroïde et dont le taux dans le sang est indétectable après traitement et l’échographie cervicale. Pour le cancer médullaire, on surveillera la thyrocalcitonine.

 

Source (textes et images) : Institut Gustave Roussy (IGR), « Le cancer de la thyroïde » et Société Canadienne du Cancer, « Qu’est-ce que le cancer de la thyroïde ?« 

Liens

 


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Auteur : Beate Bartès, novembre 2011

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