Beate
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Message: (p517486)
Posté le: 30. Oct 2019, 17:40
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Bonjour,
oui, cela se fait en effet, pour être sûr, pendant l'opération, d'enlever bien le ganglion qui est suspect à l'échographie, et pas celui d'à côté ! (on fait généralement un curage et enlève plusieurs ganglions dans la même zone, mais mieux vaut être sûr de ne pas laisser celui qui est le plus suspect à l'écho - et qui peut très bien, de l'extérieur, sembler anodin).
Cela se fait pendant une échographie, et ne fait pas particulièrement mal, c'est juste désagréable (un peu comme une cytoponction, je ne sais pas si tu en as eue ?)
On injecte un petit peu de "charbon colloïdal" avec une fine aiguille, au sein du ganglion suspect. Cela le colore en noir, ainsi il sera facilement visible pour le chirurgien.
Un article dans cette "lettre de la thyroïde" (attention, il y a une photo d'opération qui peut impressionner, j'ai recopié le texte ici) :
http://www.sfendocrino.org/article/.....re-thyroide-decembre-2012
Citation: | Le marquage au charbon colloïdal échoguidé des adénopathies cervicales des cancers thyroïdiens différenciés
Jean Tramalloni (Neuilly)
Les progrès de l’échographie cervicale permettent la mise en évidence d’adénopathies cervicales de petite taille, difficiles à retrouver en peropératoire. Le diagnostic d’adénopathie métastatique est porté avec une grande efficacité par le couple cytoponction échoguidée + dosage de la thyroglobuline sur le liquide de rinçage de l’aiguille de ponction. Bien que l’utilité de l’exérèse chirurgicale de ces petites lésions soit discutée, celle-ci est souvent proposée devant l’absence de fixation du radio-iode par certaines lésions. Une solution radicale est d’ailleurs souvent souhaitée par les patients eux-mêmes.
Dans ces cas, la réintervention chirurgicale est rendue plus difficile par la fibrose postopératoire de l’intervention initiale, notamment dans le compartiment central (4). Dans les compartiments latéraux, malgré la généralisation du schéma de repérage au cours des échographies de surveillance, le ganglion pathologique est parfois laissé en place, car le chirurgien, même expérimenté, ne l’a pas trouvé.
La technique de marquage au charbon colloïdal, initialement développée pour le cancer du sein (6), a donc été logiquement proposée pour ces patients (2).
Il est nécessaire de disposer d’une échographie ganglionnaire de qualité, réalisée selon les recommandations publiées en 2007 par la Société française d’endocrinologie (1, 5). Le ganglion métastatique doit être repéré avec certitude (figure 1).
La procédure est réalisée comme pour une cytoponction diagnostique, avec un respect scrupuleux des règles d’asepsie. On prépare une seringue de 5 ml dans laquelle la suspension de charbon colloïdal est introduite (Dermopigment, flacon de 3 ml, société Derm Tech France, BP 25, 92132 Issy-les-Moulineaux cedex, France). On utilise des aiguilles de 25 G, un peu plus grosses que celles dont on se sert habituellement pour la cytoponction diagnostique (27 G). En effet, la relative viscosité de la solution rendrait l’injection difficile avec des aiguilles trop fines. Le trajet de ponction doit être aussi direct que possible. Nous évitons d’injecter à l’intérieur du ganglion pour pallier tout risque de rupture du ganglion et pour ne pas gêner la lecture histologique. Le volume injecté est d’environ 1 ml. L’injection du produit est visible à l’échographie. Une certaine pression est maintenue pendant le retrait de l’aiguille afin de tracer le trajet de l’aiguille, si possible jusqu’aux plans superficiels. L’orifice de ponction cutané est parfois marqué, ressemblant à un petit nævus qui s’effacera en quelques semaines (3, 7). Un pansement modérément compressif est appliqué sur le cou, comme après une cytoponction diagnostique. L’injection est rarement douloureuse, mais si c'est le cas, un antalgique simple (paracétamol) est prescrit.
Le marquage au charbon peut être réalisé plusieurs jours avant l’intervention, car il persiste jusqu’à 3 mois (6) [figure 2].
Le taux d’échec du marquage est inférieur à 5 % dans les séries publiées.
Références bibliographiques
1. Borson-Chazot F et al.Conférence de consensus : prise en charge des cancers thyroïdiens différenciés de souche vésiculaire. Ann Endocrinol 2007;68 (Suppl S2):53-6 .
2. Hartl DM, Chami L, Al Ghuzlan A et al. Charcoal suspension tattoo localization for differentiated thyroid cancer recurrence. Ann Surg Oncol 2009;16:2602-8.
3. Kang TW, Shin JH, Han BK et al. Preoperative ultrasound- guided tattooing localization of recurrences after thyroidectomy: safety and effectiveness. Ann Surg Oncol 2009;16:1655-9.
4. Kim MK, Mandel SH, Baloch Z et al. Morbidity following central compartment reoperation for recurrent or persistent thyroid cancer. Arch Otolaryngol Head Neck Surg 2004;130:1214-6.
5. Leenhardt L, Borson-Chazot F, Calzada M et al. Guide de bonnes pratiques pour l'usage de l'échographie cervicale et des techniques échoguidées dans la prise en charge des cancers thyroïdiens différenciés de souche vésiculaire. Ann Endocrinol (Paris) 2011;72 (4 Suppl 1): HS1-26.
6. Mathieu MC, Bonhomme-Faivre L, Rouzier R et al. Tattooing breast cancers treated with neoadjuvant chemotherapy. Ann Surg Oncol 2007;14:2233-8.
7. Soprani F, Bondi F, Puccetti M, Armaroli V. Charcoal tattoo localization for differentiated thyroid cancer recurrence in the central compartment of the neck. Acta Otorhinolaryngol Ital 2012;32:87-92. |
Figure 1. Schéma de repérage ganglionnaire : adénopathie kystique du secteur VB.
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