| Auteur |
Message |
Sylviane91 Inscrit le: 04.09.17 Messages: 2718Ablation thyroïde ca... |
Message: (p483315)
Posté le: 03. Fév 2018, 13:34
|
 |
|
En parcourant différents sites, il m'a semblé qu'il y avait pas mal d'études concernant la thyroïde et les substituts, mais que néanmoins, finalement et dans les faits, pas grand chose n'avait changé en matière de substituts, ou même en matière d'ordonnancement par les médecins, depuis les années 50-60 et je me suis même demandé si les résultats de ces études étaient tous exploités (?).
Ce qui est résumé dans ce document : http://www.em-consulte.com/en/article/74995
Je cite : | Citation: | | Depuis 1960, les paradigmes de l'immunologie et de la biologie moléculaire ont à nouveau transformé les conceptions physiopathologiques des maladies thyroïdiennes, sans pour autant modifier les approches thérapeutiques qui sont apparues au siècle dernier (iode, chirurgie et opothérapie) et dans les années 1940 (antithyroïdiens de synthèse et iode radioactif). N'est-ce pas le symbole de la stagnation thérapeutique actuelle ? |
Je cite de nouveau : | Citation: | Résultats décevants sur le plan thérapeutique puisque aucun traitement thyroïdien nouveau n'a été proposé. La raison de cet echec réside peut-être en la trop grande parcellisation du regard de la biomédecine qui a tendance à réduire la glande thyroïde à une association de récepteurs ou d'hormones codés par les gènes thyroïdiens et à oublier qu'elle est avant tout composée d'unités fonctionnelles les follicules thyroïdiens sur lesquelles doit se concentrer l'action thérapeutique.
|
Est-ce un manque de crédit en matière de recherches, une volonté de ne pas aller plus loin, une impossibilité réelle d'aller plus loin, autre chose ?
La question mérite d'être posée, me semble t-il. Car même si certains se disent tout à fait bien avec les substituts (T4) tels qu'ils sont, il y en a quand même beaucoup qui disent "que ce n'est plus comme avant" (et ce quelque soit la marque de substitut), en particulier ceux dont on a retiré la thyroïde, alors qu'ils n'avaient pas de déséquilibre thyroïdien (ils peuvent d'autant plus facilement faire la différence avant/après.)
J'ai l'impression qu'à ceux-là, on répond d'autant plus facilement que " c'est dans leurs têtes", qu'on n'a rien d'autre à leur proposer... (d'autant plus que beaucoup de médecins ne connaissent pas l'utilisation de la T3 et donc ne la préconisent pas en plus).
Ce que je veux savoir, c'est "s'il n'y a rien d'autre à proposer" parce que réellement on ne sait rien faire d'autre ou bien si les recherches sont gelées pour des causes tout à fait annexes, type économie, stratégie de marketing etc.
Je vais même être plus directe que cela : quels rôles jouent les laboratoires dans cette stagnation de l'évolution des produits (si jamais , ils en jouent un) ?
A partir du moment, où ils peuvent faire des accords de marché leur permettant de se partager les territoires ou bien tout un segment marketing (comme c'est arrivé aux Etats-Unis par exemple), pourquoi investir dans la recherche dans ce cas ou dans l'amélioration des produits, puisqu'alors la concurrence ne joue plus ? Et ce, d'autant plus que nous sommes un marché captif en terme de marketing. |
|
  |
|
 |
| Strat84 Inscrit le: 11.04.12 Messages: 11530+ |
Message: 
(p483350)
Posté le: 03. Fév 2018, 19:11
|
|
|
Les causes sont multiples et enchevêtrées à mon avis:
- Aucun intérêt des pouvoirs publics à ce sujet et aucun financement que ce soit à l'échelle nationale ou européenne (un projet de formule à libération prolongée serait notamment au point mort à cause de ça).
- Aucun intérêt de changer pour les firmes pharmaceutiques puisque leurs produits actuels leur assurent une rente confortable sans remise en cause sérieuse.
- Le sujet de la thyroïde est difficile et complexe. Il comporte des manifestations parfois subtiles pas toujours évidentes à observer et quantifier rationnellement pour un observateur extérieur. Même les patients ne se rendent pas forcément compte de tout.
- La formation des médecins est surtout orientée vers la mémorisation de connaissances médicales et leur mise en pratique, mais cela ne semble pas une réelle formation scientifique qui implique de savoir penser par soi-même, faire preuve de logique, savoir interpréter correctement des données scientifiques et être capable de remise en question. Dès qu'ils se trouvent dans un cas qui n'est pas couvert correctement par leur enseignement, cela crée de réels obstacles sauf talent personnel particulier.
- Les pressions de la sécurité sociale incitent également à pratiquer une médecine "administrative" sans aucun égard pour le patient (en plus d'être souvent contreproductive sur le plan financier)
- Un changement radical de la façon de traiter, du côté de l'académie de médecine cela signifierait admettre qu'ils font n'importe quoi depuis des décennies (voire qu'ils maltraitent délibérément leurs patients). Ce qui est mauvais pour les ego surdimensionnés d'un certain nombre de médecins et très dangereux pour eux sur le plan juridique. Donc le statu quo les arrange.
- De probables interactions entre le monde politique, industriel et médical pour sauvegarder les intérêts de chacun au détriment de ceux qui n'ont pratiquement aucun moyen de se défendre, les patients.
A savoir également que parmi les études, il faut savoir faire le tri.
Certaines sont faites de façon objective, mais pas forcément correctement, d'autres sont orientées pour conforter les convictions ou les pratiques des personnes qui la publient.  |
|
| |
|
|
| Sylviane91 Inscrit le: 04.09.17 Messages: 2718Ablation thyroïde ca... |
Message:
(p483373)
Posté le: 03. Fév 2018, 22:34
|
|
|
Merci beaucoup Strat84. J'aime cette réponse d'adulte pour des adultes. Cela m'éclaire beaucoup.
Ainsi nous pouvons essayer de voir, en tant qu'associations de patients (au pluriel) ce sur quoi nous pouvons agir (ou non).
Tout ce qui aide à discerner est bon pour nous patients, mais aussi pour le corps de la société en général.
Encore merci,
PS : En ce moment et depuis peu, je prends du magnésium à libération prolongée sur 24h. C'est beaucoup plus compliqué de fabriquer un substitut à libération prolongée ? |
|
| |
|
|
| Strat84 Inscrit le: 11.04.12 Messages: 11530+ |
Message:
(p483461)
Posté le: 04. Fév 2018, 16:58
 Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Sylviane91
|
|
|
Ah mais de rien, ça fait plaisir de savoir ses réponses appréciées.
Je ne suis pas très familiarisé avec les techniques utilisées pour obtenir une libération prolongée, mais a priori oui c'est plus compliqué que pour un médicament classique qui relargue tout d'un coup.
Il faut faire en sorte que tout le comprimé ne soit pas digéré en même temps, et je crois que même quand un médicament est présenté comme "à libération prolongée", l'absorption est parfois loin d'être linéaire et stable.
La difficulté doit aussi dépendre du principe actif, un oligoélément simple comme le magnésium est sûrement plus facile à conditionner sans dégradation qu'une molécule organique complexe.
J'ai trouvé un peu de doc sur le sujet: https://pharmacie.hug-ge.ch/infomedic/cappinfo/cappinfo36.pdf |
|
| |
|
|
| Sylviane91 Inscrit le: 04.09.17 Messages: 2718Ablation thyroïde ca... |
Message:
(p483590)
Posté le: 05. Fév 2018, 19:13
|
|
|
Trouvé cette vidéo à propos des laboratoires, sur la page d'un Docteur, avec des invités plateaux plutôt "sachants" et crédibles : https://www.youtube.com/watch?v=mcIsq9pXSEA&feature=youtu.be et où le Directeur de l'institut Necker lui-même dit que les industries pharmaceutiques en sont pas concurrentes entre elles...
Ce débat fait froid dans le dos...ce n'est pas M6, pas Voici, pas Gala....c'est terriblement détaillé et décrit par des gens qui semblent connaître leurs sujets en tout cas.
Merci pour la doc sur la libération prolongée Strats 
Quant à celle-çi, c'est moi qui l'ait trouvé par contre (analyse d'un sociologue,chercheur au CNRS) et je pense que c'est effectivement le coeur de la problématique, ou autrement dit, l'épicentre du tremblement de terre, même si les soubressauts (forts ou faibles) sont sentis loins ailleurs. : Quentin Ravelli: «L'industrie pharmaceutique a développé une résistance à la critique» https://www.youtube.com/watch?v=yHoNVJKr8Cg
Ainsi que celle-çi : https://www.youtube.com/watch?v=q0L6rDEJQOo, avec le même chercheur mais en débat avec d'autres : ultra intéressant.
A propos du livre récent de e chercheur, intitulé "La stratégie de la bactérie" :
| Citation: | L’ouvrage du sociologue Quentin Ravelli est une passionnante enquête sur l’industrie pharmaceutique française. Il nous permet de suivre la trajectoire industrielle d’un antibiotique. Enquête fouillée, surprenante par son objet et passionnante par ce qu’elle met en évidence.
Le secteur pharmaceutique fait partie des fleurons de l’industrie française. Elle fournit des produits à forte valeur ajoutée et emploie des milliers de travailleurs. Certains scandales ont sali son image et elle est aussi fortement suspectée de pousser aux dépenses de santé et de creuser du même coup le déficit de la sécurité sociale.
Le sociologue pointe que le médicament n’est pas un produit comme les autres. Même s’il est une marchandise, il est protégé jusqu’au terme de son brevet. Beaucoup de médicaments sont donc en situation de monopole. Les médecins sont ausi les cibles des services marketing des grandes sociétés pharmaceutiques car ils sont les prescripteurs qui détermineront le succès du médicament.
L’industrie pharmaceutique s’investira après identification des cibles biologiques pour des maladies à fort potentiel commercial. De son côté la recherche publique s’implique dans les développements préclinique et clinique pour les maladies mal couvertes par les société comme les maladies orphelines ou les biothérapies. Concernant recherche et production, la chimie s’efface devant la biologie afin de trouver les cibles potentielles, élaborer des biomédicaments. Les essais cliniques, les étapes de fabrications et le conditionnement, ne sont généralement plus assurés par les grandes sociétés pharmaceutiques qui sous traitent toutes ces opérations.
Le travail de Quentin Ravelli met en évidence ces mutations mais ce qui constitue l’originalité de son approche c’est de proposer au lecteur de suivre le parcours de la Pyostacine, un anti infectieux, du groupe Sanofi-Aventis. Et soudain tout devient complexe pour ne pas dire compliqué. Les doutes, les oppositions, les mises en concurrence, le désespoir des chercheurs, les contradictions des autorités de santé, la morosité des visiteurs médicaux, les effets indésirables qui risquent de tout faire capoter, les guerres d’influences, les essais cliniques peu concluants.
L’ouvrage pose beaucoup de questions fondamentales qui intéressent la gestion nationale de la santé : des interrogations sur l’indépendance de la presse médicale, sur la nature des autorités de contrôle, la question de la transparence des données, les négociations sur les prix… Une réflexion nécessaire qui nous concerne tous.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE) |
| Citation: | | .../...Cette thèse montre comment une grande entreprise pharmaceutique, confrontée à une crise multiple – économique, scientifique, idéologique - s’efforce de la surmonter. Elle met en place une triple stratégie de contrôle des marchés, de diminution des coûts de production et d’influence de la recherche scientifique qui lui permet de se maintenir malgré les remises en questions.../... (Source thèses.fr) |
|
|
| |
|
|
| Sylviane91 Inscrit le: 04.09.17 Messages: 2718Ablation thyroïde ca... |
|
| |
|
|
|
S'inscrire
Forums Thyroïde
