bobette
Inscrit le: 22.03.09 Messages: 4473Hypothyroïdie auto i... France - Lorraine sud-est 60+ |
Message: (p474247)
Posté le: 26. Nov 2017, 19:09
Merci. Ce message m'a été utile ! ont dit : Sylviane91, Conciliabule, wynnie
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Un sage disait quelque chose comme "il n'est pas important d'avoir raison" et aussi "l'important c'est la paix".
Je partage ce point de vue.
En ce qui concerne le récent texte de Jean Yves Nau Message
dont nous avons débattu, décortiqué le sens...je suis décidément la seule à avoir trouvé quelque vertu à ce texte.
Qu'il soit clair que je ne souhaite nullement avoir raison ou pas...et je me rends volontiers à l'avis de la majorité, qui, paraît-il, s'impose à la minorité...même si je déteste ne pas comprendre un texte, ou avoir le sentiment de ne pas comprendre comment les autres comprennent etc etc etc
En toute honnêteté, je n'ai pas envie d'avoir raison sur ce texte, ou pas raison...
Je m'en fiche...et ce n'est pas mon propos du jour.
Seulement voilà, à propos de paix, je ressens parfois dans certains messages trop de haine, compréhensible dans la souffrance, mais qui est destructrice et parfois sans pitié, créant d'autres injustices (par exemple envers ceux qui sont mieux avec le LNF qu'avec l'ancien, pour rester dans l'affaire qui nous préoccupe).
J'aimerais tant lire de la saine indignation, celle qui fait avancer, argumenter, batailler avec les meilleurs et les plus réfléchis des coups.
La vie est dure, le manque d'écoute de beaucoup parmi le monde médical et parmi ceux qui ne sont pas touchés par la maladie, dont ces officiels auxquels pourtant notre sort est confié, rend les choses encore plus difficiles.
Je viens ici, comme d'autres, avec ma fragilité, cette sorte de solitude de la maladie qui nous oblige à nous adresser à notre confrérie de malades, pour de l'aide et du soutien, de la compréhension, de la compassion et quelques applications de baume sur les blessures...
J'en ai lu des messages de détresse ici ces derniers temps, j'en ai ressenti de la compassion, et j'ai rarement cru pouvoir trouver des mots de baume, alors je n'y ai pas répondu, et si je l'ai fait, j'ai sans doute été maladroite, je n'ai pas su cajoler ne serait-ce qu'un peu, et je me sens bien nulle parfois devant les douleurs.
Mais je vous lis, beaucoup d'entre vous...pas tous sans doute, et je ne suis pas sûre d'avoir toujours seulement compris la moitié de votre misère.
C'est clair, c'est de "je" que je parle aujourd'hui, je m'auto-apitoie, comme l'ivrogne au coin du bar qui parle peut-être de la misère du monde sur laquelle il a les opinions le plus intelligentes, les solutions les meilleures du monde, mais au fond, c'est sa misère intérieure qu'il étale sans doute.
Et je m'adresse aux autres "je", aux autres piliers de bar qui sont les seuls, au fond, à ressentir la même chose, tout en n'entendant que leur propre voix.
Tiens, je ne sais trop pourquoi, je pense à François Villon...il savait se reconnaître pour ce qu'il était, un criminel endurci, selon les critères de son époque, et ne refusait pas ce jugement mais voulait partager son humanité... en quelque sorte et demandait circonstances atténuantes.
L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus "
Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
http://poesie.webnet.fr/lesgrandscl.....u_ballade_des_pendus.html
Ce poème, je me l'applique, je l'applique aux autres, ceux qui ne nous comprennent pas et qui sont tout aussi bêtement humains que nous, avec nos regrets des injustices par nous commises, nos faiblesses et nos veuleries parfois.
En un certain sens, ce sont mes propres incohérences... que je regrette, que je combats parfois (pas toujours car au fond je m'aime trop pour me donner des coups)... qui me permettent de m'indigner contre les leurs, eux qui ne semblent pas regretter leurs injustices, ni même en avoir conscience...
Et tenter de les combattre, car je ne comprends que trop bien mes propres lâchetés que je retrouve chez eux...
Ils ne me sont en rien supérieurs, où alors ils en ont l'illusion, et j'ai surtout envie de voir dans leurs yeux qu'ils ont compris leurs propres indignités, mais ça...je n'y crois pas trop, il leur faudrait de la grandeur.
Alors au moins j'espère que certains sauront combattre assez finement pour moi, pour qu'au moins nous retrouvions notre dignité d'humain et de malade, bafouée par ce fatras de l'affaire du LNF et les campagnes peu objectives menées par certains pour couvrir je ne sais quelle incohérence ou erreur de jugement ou pire.
Et j'espère juste apporter de petites briques au travail que d'autres tentent de finaliser dans notre intérêt à tous.
Bon ok, c'est ma crise cafardeuse du jour, mes propos d'ivrogne symbolique, devant un comptoir virtuel...il fallait bien que je l'exprime, j'avais ma journée retour sur moi-même et mon passé, j'espère que vous me pardonnerez, donnez-moi votre bras, je titube trop, compagnons, allons prendre l'air.
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