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COVID-19 : Témoignages

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kihors ligne
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MessageTémoignages d'enfants

 (p541106)
Posté le: 01. Fév 2021, 09:00
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Le masque à l'envers

https://www.youtube.com/watch?v=4HWuWEDh9ZwLien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre
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bobettehors ligne
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MessageTémognages d'enfants

 (p541109)
Posté le: 01. Fév 2021, 12:48
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ki, c'est sûr, il y a des cas où le masque est réellement mal supporté.
Et parmi les corps de l'Education nationale, il y a certainement quelques irresponsables ou indignes.

Je te donne, par personnes interposées (moi ou mes 2 filles) le témoignage des plus jeunes de mes petits-enfants. Je discutais avec mes filles des nouvelles recommandations sur les masques. Leur préoccupation majeure c'est le coût. L'une supporte mal les chirurgicaux à cause de l'odeur, on a cherché ensemble des solutions alternatives.

Quand aux petits-enfants, qui tous aiment l'école et ne souhaitent pas du tout mais pas du tout qu'on les empêche d'y aller (Et vu leurs résultats scolaires, je ne les crois pas traumatisés) :

Au début, le masque, ça les embêtait, puis c'est devenu pour les filles un exercice de style avec l'aide de leur maman.
Il y a quelques jours, mademoiselle 8 ans a crié derrière maman au téléphone (elle a entendu la question que je posais à maman) :
"parfois j'oublie d'enlever le masque quand je rentre à la maison".
Grandes soeurs étaient trop occupées pour se déranger pour parler de "ça", un sujet réchauffé.
L'autre foyer : puceron 6 ans met de travers parfois, enlève, mais le remet, le masque il veut le mettre comme son héros de grand frère de 8 ans. Ce n'est pas parfait, mais bon...
Grand frère de 8 ans hausse les épaules devant ce non-sujet et rigole "bête" comme lorsqu'il veut rester poli mais que les grandes personnes demandent ou font des trucs bizarres...et dit à son petit frère d'éviter de toucher les rampes d'escalier à cause du méchant virus (répète la consigne parentale, sans doute).

Je pense que beaucoup de choses dépendent de l'état de l'esprit de l'entourage, de leur acceptation de la situation. Les enfants sont des éponges, on peut créer un drame dans leur esprit, ou au contraire dédramatiser.
Et il est vrai que mes filles adoptives ont plus peur de la maladie que du masque. Elles ont sans doute gardé des réminiscences, de la guerre, de la maladie et de la mort. Alors bon, le masque...

Ce qu'il me semble, c'est que sans doute les enfants sont moins touchés par la maladie.
Mais certains discours officiels rassurants le sont un peu trop. J'ai lu certains articles anglo-saxons moins optimistes, en tout cas sur les enfants vecteurs de transmission, et je n'ai pas voulu en rajouter en les mettant ici.
Voir cependant : https://www.liberation.fr/france/20.....e-soldat-blanquer_1818888Lien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre
Ch. LEHMANN y va peut-être un peu fort et la critique est parfois facile devant un problème complexe, mais ...

Peut-être avons nous perdu un monde d'avant, peut-être définitivement.
"On" était peut-être naïf, avant, refusant de voir venir les catas. "On" ne s'était pas préparés, etc etc etc... l'analyse du passé peut-être utile, sans doute.

Alors on a le choix : faire les pleureuses, se lamenter statiquement, se révolter sans réellement proposer...
Ou se protéger au mieux sur le moment et avec les siens, chercher des solutions individuelles ou collectives, parfois des bricolages provisoires... ou, pour ceux qui s'en sentent l'envergure, débattre et se révolter si on a mieux à proposer (oui, ça aussi), mais en avançant au mieux, en équipe quand c'est possible, vers quelque chose à reconstruire, peut-être différemment.
C'est mon sentiment.


Dernière édition par bobette le 01. Fév 2021, 14:52; édité 1 fois
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Beatehors ligne
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 (p541113)
Posté le: 01. Fév 2021, 14:51
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Bonjour,

Bobette, merci pour ton témoignage sur le vécu des enfants ! Mes filles sont grandes (et ma petite fille n’a qu’un an), mais pour croiser régulièrement des enfants, je n’ai pas l’impression qu’ils soient traumatisés (ou que - sauf exception - ils n’arrivent pas à respirer), ils se sont même habitués aux nouvelles contraintes plus vite que nous !

Et cette vidéo YouTube me met mal à l’aise - ce ne sont pas vraiment les enfants qui parlent, ce sont des adultes qui récitent des « paroles d’enfants » (tous très négatifs, certains témoignent carrément de mal-traitance (l’histoire de la fille fiévreuse laissée toute seule dans la cour)... c’est très « à charge », mais est-ce que ce ne sont pas, souvent, les adultes qui transposent leurs angoisses, leurs craintes, leurs regrets de notre « vie d’avant », sur les enfants ?

Et le compte YouTube auteur de cette vidéo « On Dezoom » n’inspire pas vraiment confiance... à côté de ces « témoignages anti-masques », il ne propose que 2 autres vidéos (avec commentaires systématiquement désactivés), dont une qui s’appelle « on les paye pour nous tuer » ?? Ça fait très propagande tout ça, non ?

La conclusion est bien belle (mais comment faire ?), avec les « enfants » qui s’adressent aux adultes « protégez-nous, on n’en peut plus de ce monde où c’est à nous de vous protéger »...

C’est en effet aux adultes de faire tout pour ne pas faire porter la responsabilité aux seuls enfants, mais à tenter de les rassurer le plus possible et à leur expliquer que nous devons TOUS nous protéger les uns les autres...

Beaucoup de publications et vidéos sont très culpabilisantes, accusatrices... alors que, dans cette pandémie, il n’y a pas de véritable « coupable » (bien sûr on ne parle pas des incuries et tâtonnements de beaucoup de politiques !), le virus est là, parmi nous, et tant qu’il y sera, il va falloir faire avec, et faire de notre mieux, en essayant de ne pas perdre espoir...

Bon courage à tous, dans cette période vraiment difficile à vivre, et dont on ne voit pas vraiment la fin...

Beate
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bobettehors ligne
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MessageL'honnête homme

 (p541114)
Posté le: 01. Fév 2021, 15:59
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Beate
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Beate, je pense que tous les témoignages ont leur utilité : on cherche parfois désespérément à comprendre ce qui nous arrive, on se sent moins seuls quand on voit que d'autres vivent la même chose, cela permet de mettre un mot sur les choses. Puis d'avancer.
Mais c'est vrai qu'il faut qu'on sente qu'il s'agit de vrais témoignages, pas d'histoires montées on ne sait trop comment et très visiblement orientées...et qui n'aident en rien.
As-tu pu mieux sourcer cette video ?

J'avoue que moi aussi je me sens mal à l'aise, je vais faire ma conspirationniste, tellement mon malaise est difficile à traduire en mots et à objectiver. J'ai le sentiment qu'il y a une sorte de magma malsain qui bouillonne sous nos pieds, venant de qui de quoi, je ne sais pas. Il est fait de contre-vérités, de post-vérités, de vérités alternatives qui contaminent tout.

Mon parcours passé m'a fait côtoyer un monde où la lecture des choses, comme le discours, est très orientée, faite pour "vendre" un programme, un choix politique ou commercial, où la manipulation (pas forcément dans une intention perverse, mais je parle de méthode) est la règle, la norme. On baigne dedans. Au point que celui-là même qui fait le discours ne se rend même plus forcément compte du mécanisme, qu'il fait un tri manipulateur des infos. On appelle même cela des "éléments de langage".

Mais là, en ce moment, cette mentalité contamine d'autres mondes que le monde politique ou commercial. Peut-être que ce n'est pas nouveau, peut-être simplement que je ne le voyais pas, trop occupée à vivre une vie "normale". Peut-être le COVID et la crise sont-ils des catalyseurs pour moi et d'autres de quelque chose... Je ne sais pas.

Je ressens le même malaise, en y réfléchissant, que celui que ressentait dans les années 30 (1930 !) un grand'oncle de ma mère... C'est une histoire qu'elle m'a rapportée et qui m'a marquée, lorsque nous parlions de la montée du nazisme en Allemagne, où elle résidait. On se rappelle que cette période était un désastre économique. Les frères adolescents de ma mère passaient parfois une journée à travailler pour un paysan pour un verre de lait. Son grand'oncle, ancien instituteur qui avait bourlingué, d'un milieu très croyant, ancré dans le protestantisme traditionnel, était mal à l'aise devant Hitler.
Il n'avait pas de véritables arguments rationnels. Il essayait pourtant de donner un sens à son malaise. Un jour, il expliqua que Hitler disait qu'il donnerait du pain à tous les allemands, c'était dérangeant car "pourtant c'est Dieu seul qui est la source véritable du pain quotidien" (sous-entendu : péché d'orgueil ?). Je suppose qu'il rationnalisait ainsi son ressenti et son instinct de brave homme devant Le Mal. Un mal qui s'amorçait, pas encore vraiment visible.

Et puis on pourrait débattre de la nature de l'instinct, mais ce n'est pas vraiment le lieu.

Je ressens en tout cas ce genre de choses en ce moment devant certaines thèses. Ne me demandez pas pourquoi. Ou peut-être vai-je rationnaliser, justifier a posteriori, en disant que j'y vois, avec les "éléments de langage" que j'identifie ou décrypte, des volontés de désordre, de séparatisme, de scission entre autres courants malsains.
Des trucs dont j'ai appris à me méfier, et souvent provoqués par des gens aux intentions pas si neutres ou positives ou avouables que cela.

Il est vrai aussi que les dérives autoritaires possibles ne sont pas a négliger, pour être complet en ce qui concerne mon ressenti de la situation actuelle.
Il faut de la vigilance du monde du Droit, notamment. Car "tout pouvoir corrompt" selon l'adage et les contre-pouvoirs sont là pour contrebalancer.
Donc le débat est nécessaire, les thèses adverses sont nécessaires, mais pas n'importe comment ni pour ajouter aux fake-news.

Cela me rappelle ce que j'ai tenté de faire comprendre aux plus grands de mes petits enfants, quand j'étais en désaccord avec ce qu'ils regardaient à la TV, en leur demandant d'identifier les idéologies ou intentions sous-jacentes. Et le risque d'en être imprégnés involontairement.

Enfin bon c'était ma digression du jour. Des histoires d' "honnête homme". Ou de "brave homme", selon.
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kihors ligne
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 (p541120)
Posté le: 01. Fév 2021, 18:56
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Vous me mettez en garde contre ces paroles d'enfants parce qu'on ne sait ni si ce sont de vraies paroles ni qui sont vraiment ces gens. Les témoins anonymes du "covid long" sont les bienvenus sur le forum eux, non ? Ils sont combien ? Les enfants sont des millions à porter le masque du matin au soir. Mais ok, qu'ils encaissent donc pendant qu'on en fait des caisses sur le covid long.

Si de vrais enfants s'étaient exprimé, peut-être les auriez-vous soupçonnés d'être mis en scène et instrumentalisés par leur parents. Et quant ils ne se plaignent pas, faut-il pour autant croire qu'ils supportent tout ça ? C'est oublier que trop d'enfants ne parlent pas (j'en veux pour preuve la maltraitance systémique, les récents témoignages sur l'inceste, les suicides, etc.).

Moi, ça m'arrache le ventre de voir des gosses garder le masque à la récré... pour protéger des profs en salle de prof, dont certains ne savent pas se protéger eux-mêmes et fument clope sur clope devant la grille du lycée.
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 (p541123)
Posté le: 01. Fév 2021, 19:27
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Bonsoir,

Ki, je ne voulais pas te blesser, ni paraitre "incrédule" ! Les enfants souffrent, les adultes souffrent... on souffre TOUS ! Et personne ne sait combien de temps tout cela va durer, et il y a tellement de tergiversations, de contrevérités, d'erreurs, de mensonges, que cela renforce encore les angoisses et le sentiment d'être totalement paumés, seuls et perdus devant tout cela !

Je parais peut-être particulièrement "sceptique", à vérifier systématiquement de quel site vient telle ou telle information, qui se trouve derrière etc - mais je pense que je dois cela aux personnes qui consultent ce forum, je fais cela "depuis toujours", pour les informations médicales etc, et je pense que face aux informations "Covid", particulièrement délicates, où on trouve vraiment "tout et son contraire", c'est particulièrement important de vérifier, pour éviter de se faire manipuler.

Et le compte YouTube à l'origine de cette vidéo semble tout de même particulier, et incite à la méfiance - pas cette vidéo-ci en tant que telle, mais surtout les autres !

Celle-ci est "bien faite", et je veux bien croire qu'il s'agisse de VRAIES paroles, issues de vrais enfants ! C'est juste de leur utilisation, un peu trop "orientée" à mon goût, que je me méfie, la mise en page avec un "masque noir et un slogan négatif", une certaine dramatisation...

Bien sûr que les jeunes, les enfants, souffrent de cette situation, et il ne faut pas les rendre "responsables" et leur faire porter le poids de tout ça - mais que faire ?

Ce que dit un papa, vers la fin, comme quoi son enfant à demandé à sa grand-mère de "ne pas mourir", toute l'angoisse qu'il exprime, c'est tout à fait vrai - mais c'est sans doute aussi beaucoup l'angoisse des adultes qu'ils transmettent aux enfants (à ne parler QUE de ça, à l'entendre à la radio et à la télé sans cesse, à égrener quotidiennement les nombres de malades et de morts etc). Cette fichue pandémie, en ce moment, accapare TOUT, bouffe totalement la vie de tout le monde, et bien sûr que, si les parents sont angoissés, les enfants aussi ! Mais ce n'est la faute "à personne", c'est avant tout la faute au virus lui-même, d'ailleurs quasiment tous les pays sont logés à la même enseigne...

Est-ce en "dramatisant" ainsi le port du masque, comme dans cette vidéo, qu'on va améliorer les choses ? Ou, au contraire, angoisser encore plus les parents, inciter encore plus à ne PAS respecter les règles ?

Pourtant, le port du masque, s'il n'est certes pas super agréable, n'est tout de même pas la fin du monde (en Asie, ça fait des années que les gens, et aussi les enfants, portent des masques depuis toujours, chaque fois qu'il y a un risque élevé d'infection - et nous sommes actuellement dans une situation à risque particulièrement élevé ?)

Et quoi faire d'autre, nous, les citoyens lambda ? Il faut bien essayer de protéger non seulement nous-mêmes, mais aussi notre entourage, éviter le plus possible de s'infecter ou de transmettre l'infection ? Et pour l'instant, on n'a pas encore trouvé grand-chose d'autre que ces quelques modestes mesures sanitaires : masques, distances, lavage des mains... (sur le reste, nous n'avons pas vraiment de prise...)

Et bien sûr, il faudrait que TOUS, on les respecte, ces mesures, tu as tout à fait raison - pas uniquement les enfants ! Comme je disais dans mon 1er message, non, ce n'est pas comme il est dit dans la vidéo "les adultes demandent aux enfants de les protéger" - il faut leur expliquer que "tout le monde se protège mutuellement, les uns les autres" !

Mais avec toute cette cacophonie, d'abord celle, impardonnable, du gouvernement, au début de la crise, mais ensuite aussi celle de tout un tas de "spécialistes" autoproclamés et parfois très présents sur les réseaux sociaux, tous ceux qui mélangent tout, "masque = muselière", les négationnistes qui nient l’existence même de la pandémie etc - pas étonnant que plein de gens ne croient plus à rien, et ne suivent plus les règles... personnellement, ça me scandalise, mais je peux comprendre le ras-le-bol (par contre, j'ai vraiment du mal avec le crédo des "moi d'abord, je me fiche des autres").

Cette crise est en train de mettre tout le monde sur les nerfs, de nous rendre tous fous (certains deviennent dépressifs, d'autres agressifs, ou même les deux à la fois, et il y a de quoi !)... on risque de tous finir par se taper dessus sur les réseaux sociaux (voire même dans la vraie vie, je ne sais même pas comment tout cela va se terminer...), et c'est vraiment terrible...

Gros bisou et courage !!

Beate
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bobettehors ligne
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 (p541126)
Posté le: 01. Fév 2021, 20:22
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Beate
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ki, j'ai aussi des pincements au coeur quand je pense à mes petits bonhommes courageux... ils sont loin de moi, je les visualise souvent avec leurs petits sacs d'école et leur joie de vivre, lâchés hors de leur cocon familial, dans un monde devenu moche et dangereux.
Je ne peux qu'être d'accord avec ton jugement sur l'incohérence irresponsable de certains membres du corps enseignant et des staffs, etc, le manque de réflexion, ces égocentristes, revendiquant leur liberté et tant pis pour les gosses.
Ces comportements sont inadmissibles, il faut les combattre pas à pas.

Pour autant, ces comportements relèvent probablement souvent plus de l'inintelligence (eh oui, employé par l'Education nationale ne veut pas forcément dire intelligent) et d'une certaine mentalité administrative, abrutie dans sa connotation la plus négative, c'est à dire qu'on applique les consignes sans en comprendre le sens. Ceci dit la cohérence et logique des protocoles n'est pas toujours top, à leur décharge.
Attention je ne tape pas sur les fonctionnaires : je l'ai été la majeure partie de ma vie professionnelle, et j'ai croisé beaucoup de gens de valeur de tous grades, et quelques abrutis de tous grades.

Alors, si je ne peux pas généraliser, je connais cependant dans mon coin des enseignants et autres membres du staff qui sont dévoués (même s'ils ont quelques maladresses dans leur façon de faire), bourrés de bonnes intention s'agissant des gosses, se cassant la tête pour protéger les enfants et les aider à vivre au mieux la période. Et des élus locaux qui les aident en ce sens (les établissement scolaires sont sous une double casquette : l'EN et leur collectivité de rattachement https://www.education.gouv.fr/les-c.....ivites-territoriales-8138Lien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre ) avec un sens pratique et une imagination remarquables.

Pour revenir à la vidéo qui a provoqué ce débat, je trouve regrettable la façon de faire provocatrice généraliste anti-masque sans nuance, martyrisante, qui n'aide pas, qui n'aide personne, sans vision globale d'une société "humaine", qui provoque un clivage systématique entre les "vieux" à protéger (sous-entendu : tout est leur faute, alors qu'ils feraient mieux de crever, en laissant les autres vivre leur vie), et les "jeunes" qu'on sacrifie sur l'autel des cacochymes inutiles et pesants.

C'est dangereux, c'est un discours qui n'est pas anodin.
Il s'inscrit d'ailleurs dans d'autres discours de même inspiration ces dernières années, issus de volontés "côté sombre ou obscur de la force", un discours serpentin, qui doucettement s'insinue partout, dans nos mentalités, et ce n'est pas la première fois dans l'histoire récente de l'humanité.
C'est une société dont je ne veux pas pour mes gosses.
Et je ne crois pas que mes gosses en veulent.
Je ne veux pas d'une société "Soleil vert".
Je ne peux parler que pour ma chaumière, bien sûr.

Pour le reste, je l'ai déjà dit, si je dois risquer ma vie pour mes petits et même pour d'autres enfants, je suis pour. Mais pas pour jouer à l'héroïne, pas parce que je devrais avoir honte de vouloir encore vivre (d'ailleurs plutôt parce qu'ils ont encore besoin de moi, je n'ai pas fini mon boulot de maman et grand'maman), mais parce que c'est vraiment fondé sur l'intérêt collectif et celui des jeunes, et pas basé sur une mentalité ... (je laisse le qualificatif "open" pour le lecteur, moi j'ai mon idée) qui se cache avec veulerie sous de beaux discours.

Encore une fois, pardon pour cette digression, mais vraiment... à tout prendre, j'aime tellement peu ce que je vois venir, la société vers laquelle nous allons, que je voudrais parfois juste fermer les yeux et ne plus me réveiller... pour aussitôt me dire qu'il faut encore que je reste un peu pour protéger au mieux les miens.
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 (p541129)
Posté le: 01. Fév 2021, 20:52
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Franchement, si je voulais démontrer la toute petite place accordée aux enfants, c'est fait. Voilà deux petites lignes noyées sous les témoignages fleuves des grands.
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MessageRe: Site pour témoigner : mon Covid19

 (p541143)
Posté le: 02. Fév 2021, 08:07
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : Beate
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Beate a écrit:
Pour les personnes qui ont été atteintes par le Covid-19 et qui voudraient témoigner, afin de contribuer à améliorer la connaissance de cette maladie, un site :

https://moncovid19.fr/Lien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre

Il s'agit d'une plateforme coopérative.

Les détails sont expliqués ici : https://moncovid19.fr/notice-dinformation-moncovid19-fr/Lien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre


J'ignore si tous les témoignages seront recoupés mais France Assos Santé a aussi sa plateforme : https://www.vivre-covid19.fr/Lien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre

Stéphanie Bataille, endeuillée elle-même par la mort de son père et dévastée de ne pas avoir été autorisée à l'accompagner, recueille quant à elle les témoignages similaires à l'adresse mail stephaniebataillepourvous@gmail.com

Elle lance aussi une pétition :
https://www.change.org/p/emmanuel-m.....m_campaign=share_petitionLien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre
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shannon
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 (p541170)
Posté le: 03. Fév 2021, 02:09
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oui Ki je reconnais tellement la souffrance de Stéphanie B.......
et on doit être nombreux

j'ai réveillé le sujet "grand-âge" va voir
il y a un site très précieux
pour tout le monde

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aurore75hors ligne
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 (p541294)
Posté le: 05. Fév 2021, 22:39
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Shannon et ki
Le témoignage de Stéphanie Bataille m'a donné des cauchemars.
Elle s'est exprimée sur de nombreux medias. Je l'ai entendue pour la première fois dans l'émission de Praud sur Cnews.

Dans l'émission de Bercoff sur Sud Radio, elle s'est exprimée pendant une heure.

Cette scène de son père nu sur une couche, les mains attachées - pour qu'il ne touche pas à son masque -, et baignant dans son urine m'a horrifiée.
Voilà comme on meurt en 2021 à l'hôpital de la Pitié.

https://youtu.be/untMrW4BTCULien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre
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 (p541295)
Posté le: 05. Fév 2021, 23:50
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : aurore75
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chère chère Aurore

j'ai vu ça en gérontologie à Montreuil,

en 2016, sans pandémie,
au matin dans une maison de retraite du Kremlin Bicêtre,
mon père gisait dans son sang sans que personne ne soit passé dans les chambres la nuit
.......

ça me fait mal au ventre
sur le forum du site agevillage,tant de témoignages désespérés

mais une lutte incessante aussi pour que cesse la maltraitance.

bisous

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MessageLa place des enfants dans Le Monde

 (p542347)
Posté le: 15. Mar 2021, 23:34
Merci. Ce message m'a été utile ! dit : shannon
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Covid-19 et santé mentale : « Beaucoup de jeunes enfants ne dorment plus, pleurent beaucoup, s’alimentent mal »

Les enfants, même tout petits, subissent durement les effets indirects de la pandémie de Covid-19. Une pédiatre et un pédopsychiatre sonnent l’alarme.

Les enfants ne sont pas épargnés par les effets de la pandémie. La professeure Christèle Gras-Le Guen, pédiatre et chercheuse en épidémiologie, est chef des urgences pédiatriques et du service de pédiatrie générale du CHU de Nantes. Elle préside la Société française de pédiatrie qui, depuis la fin du premier confinement, soutient la nécessité de maintenir les écoles ouvertes. Pédopsychiatre et chercheur, le professeur Richard Delorme dirige le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert-Debré (AP-HP, Paris). Dès le printemps 2020, il avait alerté sur les risques de la crise sanitaire et du confinement pour la santé mentale des enfants. Tous deux ont fait partie du petit groupe de médecins spécialistes de l’enfance récemment auditionné par Emmanuel Macron. Entretien croisé.

Un an après le début de cette crise sanitaire inédite, qu’est-ce que vous, spécialistes des enfants, avez appris ?
Christèle Gras-Le Guen : Ce virus nous surprend encore tous les jours, car il ne correspond à rien de ce que l’on connaissait jusqu’alors. Je pense en particulier à sa capacité à infecter et à engendrer des formes graves de façon croissante avec l’âge. Ce qui est absolument inédit, c’est que, contrairement à la grippe qui affecte le plus gravement les sujets fragiles (les très jeunes et les plus âgés), il n’infecte que peu les plus jeunes – et quasiment pas les nouveau-nés –, et de manière bénigne pour l’immense majorité.

Quant à ses effets indirects, il existe désormais une préoccupation majeure concernant la santé mentale des enfants. Ce qui nous rattrape aujourd’hui, c’est qu’on ne voit pas la fin de l’épidémie. Cela majore le stress et l’anxiété, tout comme les nouvelles difficultés à gérer les menaces représentées par les variants.

Richard Delorme : Cette pandémie a surtout révélé les difficultés que l’on a à s’occuper de la question de l’enfance, et à raisonner scientifiquement à son propos. Qu’un stress persistant ou des situations exceptionnelles entraînent des effets délétères à moyen et long termes chez l’enfant est un phénomène connu depuis longtemps. Le confinement d’enfants lors de l’épidémie de grippe H1N1 avait déjà montré les conséquences de la quarantaine en termes de stress et d’humeur dépressive. Mais ces évidences ont peu, voire n’ont pas été considérées lorsque l’on a fermé radicalement les écoles au début de la crise due au Covid-19. Tout s’est passé comme si la population n’était composée que d’adultes, alors que les enfants représentent près d’un Français sur quatre.

En caricaturant, on a considéré leur capacité à mentaliser cette crise à peu près de la même manière que l’on abordait l’anesthésie générale avant une chirurgie il y a trente ans. A cette période, on estimait qu’un tout-petit ne ressentait pas la douleur ou n’en avait pas de souvenirs. Ici, il a été imaginé que l’enfant était à la maison, protégé par la bienveillance parentale et que cela suffisait. Et pourtant, les publications scientifiques attestent de conséquences sévères chez les enfants et adolescents, y compris chez les moins de 6 ans. Ils apparaissent même plus vulnérables au stress de la crise que les adultes.

La question du rôle des enfants dans la chaîne de contamination divise. Sur quelles données vous fondez-vous pour prôner le maintien de l’ouverture des écoles, qui fait aussi débat ?
C. G.-L. G. : Un ensemble d’études montre que les enfants, surtout les petits, jouent un faible rôle dans l’épidémie. Ces conclusions sont confortées par un récent travail de la Société française de pédiatrie, à partir de données de Santé publique France (SPF) et de l’éducation nationale, sur la période allant de la rentrée de septembre aux vacances de la Toussaint.

Pendant cette période, où le nombre de cas de Covid a augmenté dans tout le pays, les moins de 18 ans n’ont contribué qu’à moins de 13 % des cas identifiés, alors qu’ils représentent 22 % de la population. Il y a eu très peu de fermetures de classes (1 %), très peu d’enseignants contaminés.

Si les moins de 6 ans ne sont quasiment pas concernés, il semble exister un continuum entre l’âge et la capacité à développer et à transmettre l’infection. La fréquence de la maladie chez les lycéens s’approche de celle observée chez les adultes jeunes. Le retour à l’école n’a en tout cas pas contribué à faire flamber l’épidémie, contrairement aux périodes de vacances qui semblent plus à risque du fait de contaminations survenant en priorité dans l’environnement familial.

Cette observation justifie a posteriori le choix d’une scolarité présentielle en septembre et octobre, afin de limiter les effets délétères de la fermeture des établissements observés lors du premier confinement : creusement des inégalités sociales, augmentation des tensions et violences intrafamiliales. La balance bénéfice/risque penche clairement en faveur de l’ouverture des établissements scolaires.

La diffusion croissante des variants, chez les adultes, mais aussi chez les enfants, inquiète. Cela change-t-il la donne ?
C. G.-L. G. : On sait aujourd’hui que le variant britannique est plus contagieux, chez l’adulte comme chez l’enfant. Mais son incidence reste bien moindre chez l’enfant que chez l’adulte, contrairement à ce qui avait été initialement suggéré par erreur. A ce stade, nous n’avons pas non plus de signal inquiétant des services de réanimation pédiatrique sur une augmentation de formes graves. Depuis le début de cette pandémie, il y a eu six décès d’enfants en France, à rapporter aux 90 000 au total sur le territoire. La dangerosité de ce virus pour l’enfant se situe au niveau de ses effets indirects, les violences intrafamiliales ou la santé mentale par exemple.

Justement, concernant la santé mentale des plus jeunes, que disent les études scientifiques ?
R. D. : Il y a un consensus scientifique fort sur l’existence d’une majoration des symptômes d’anxiété, de dépression, d’irritabilité, de troubles alimentaires chez les enfants et les adolescents (de 30 % à 60 % selon les études et les âges). Récemment, une étude canadienne a montré que cela touche aussi les petits de 2 à 5 ans. Un tiers des parents rapportent plus de difficultés émotionnelles chez leurs enfants, sous la forme d’une plus grande agitation, de colères ou de difficultés de sommeil plus fréquentes. Ces résultats soulignent probablement que les effets de la crise sont ressentis même par les plus jeunes.

Une étude japonaise a constaté une hausse du taux mensuel de suicides pendant la deuxième vague de l’épidémie, alors qu’il y avait eu une baisse pendant la première vague. C’est dans la population des enfants et des adolescents que l’élévation est la plus importante (+ 49 %), devant celle des femmes (+ 37 %). Ces données et d’autres montrent bien que cette crise exacerbe les fragilités dans les catégories les plus vulnérables.

Qu’en est-il en France ?
C. G.-L. G. : Il est difficile d’accéder à des mesures objectives sur la santé mentale de l’enfant. Nous avons cependant des informations quantitatives assez précises à partir des résumés de passages aux urgences. Ceux-ci montrent, à partir de septembre, une augmentation tout à fait spectaculaire, au niveau national, des consultations pour anxiété, dépression, idées ou gestes suicidaires chez les jeunes, et ces chiffres restent élevés depuis.

Par exemple, pour les troubles de l’humeur – qui incluent les états dépressifs – chez les moins de 15 ans, la hausse a atteint 80 % pour les passages aux urgences et 79 % pour les hospitalisations durant la troisième semaine de janvier 2021, par rapport à 2020 et 2019. Bien sûr, la santé mentale ne se résume pas à ces indicateurs hospitaliers, il y a bien d’autres dimensions qu’il va falloir évaluer.

Nous voulons organiser des binômes pédiatres-pédopsychiatres dans chaque région pour partager ces informations. Les témoignages de nos collègues rapportent tous le même constat inquiétant. Nous voyons aussi une augmentation marquée des troubles du comportement alimentaire de type refus alimentaire, avec une présentation différente des tableaux habituels.

La pédopsychiatrie étant sinistrée, comment faites-vous ?
C. G.-L. G. : Nos capacités de réponse sont vraiment mises à mal. Par exemple, faute de lits de pédopsychiatrie, nombreux sont nos patients pris en charge en pédiatrie générale.

Comme dans toute situation de crise, les populations vulnérables sont les premières atteintes, mais elles ne sont pas les seules. La moitié de ces enfants qui sont hospitalisés aujourd’hui n’ont ni antécédent psychiatrique ni contexte familial ou social compliqué.

R. D. : Les urgences en pédopsychiatrie étaient déjà saturées avant l’épidémie comme je l’avais déjà souligné dans votre journal à l’été 2018. Dans mon hôpital, nous étions en tension, nous sommes en surtension.

A l’automne, professeur Delorme, vous aviez alerté les autorités sanitaires sur une augmentation des tentatives de suicide. Quelle est la situation aujourd’hui ?
R. D. : De septembre à décembre 2020, à l’hôpital Robert-Debré, nous en avons vu de 20 à 40 par mois, soit plus d’un doublement par rapport aux dix années précédentes. Décembre et janvier ont été les deux mois de plus fortes croissances, + 200 % et + 150 % respectivement. Février a été moins difficile (+ 30 %), mais on observe déjà un très fort accroissement en mars. Comme dans l’étude japonaise, nous avons constaté une baisse du recours aux soins durant le premier confinement.

Si en septembre, j’ai pu penser que l’augmentation des tentatives de suicide était un phénomène « de rattrapage » ou lié à l’effet de la saisonnalité, aujourd’hui une telle tendance ne peut être due qu’à la crise que nous traversons. Mes collègues pédopsychiatres décrivent une situation similaire en région. La problématique se pose aussi à l’international, notamment aux Etats-Unis ou en Angleterre.

Habituellement, chez les moins de 13 ans, il y a un paradoxe entre le geste suicidaire qui peut être très grave (défenestration, strangulation…) et la volonté de mourir qui est plutôt faible. Aujourd’hui, on est surpris de voir des enfants dont le désir de mort est si fort.

C. G.-L. G. : Au CHU de Nantes, les enfants admis en service de pédiatrie générale après tentative de suicide sont plutôt plus jeunes qu’avant la pandémie, et avec des formes plus graves. De manière inédite depuis plusieurs semaines, on observe des récidives du geste suicidaire au cours de l’hospitalisation, ce qui était totalement exceptionnel auparavant. Pourtant, la région Ouest a été plutôt épargnée par l’épidémie, donc on ne peut pas argumenter uniquement sur le rôle d’inquiétudes pour leurs proches, ou d’effets liés au deuil…

Les données de Santé publique France ne rapportent qu’une légère augmentation des hospitalisations pour geste suicidaire chez les moins de 15 ans. Comment expliquer ce décalage avec ce que vous décrivez ?
R. D. : Lorsque j’ai lancé l’alerte en novembre, SPF n’avait pas encore perçu ce signal. Les difficultés pour avoir des chiffres cohérents montrent la nécessité de reconstruire une politique forte autour de la question de l’enfance. Conduire la crise et la politique publique de l’enfance sans indicateur fiable est vraiment difficile. D’où la nécessité annoncée par le président de la République de mener rapidement une enquête sur la santé mentale des populations pédiatriques. Appréhender scientifiquement la question de la santé mentale de l’enfant et de son bien être – notamment dans la crise – est indispensable.

Plus largement, quel est l’impact chez les plus petits ?
C. G.-L. G. : Chez les moins de 9-10 ans, les tableaux sont souvent moins spectaculaires et ils sont le plus souvent pris en charge en ambulatoire, par les médecins généralistes, les pédiatres et les services de protection maternelle et infantile. Nos collègues sont submergés de nourrissons et de jeunes enfants qui ne dorment plus, pleurent beaucoup, s’alimentent mal… On comprend que cette crise génère des symptômes différents selon l’âge, mais aucun âge n’est vraiment épargné.

R. D. : C’est un message important à transmettre aux parents. Un message de vigilance pour une meilleure prévention.

Qu’en est-il des maltraitances qui ont fortement augmenté au début de la crise ?
C. G.-L. G. : Alors que l’ensemble de l’activité en pédiatrie générale avait beaucoup diminué pendant le premier puis le deuxième confinement au CHU de Nantes, le nombre d’enfants pris en charge et d’alertes aux services sociaux par notre unité d’accueil des enfants en danger n’a pas été modifié et les cas de maltraitance étaient plus graves.

Nous avons de grandes inquiétudes pour ces familles très vulnérables, dont la situation n’a cessé de s’aggraver depuis le début du premier confinement. Mais à l’échelle nationale, là aussi, les données, en temps réel et détaillées, manquent.

Vous avez dressé un constat assez complet et inquiétant. Quels messages concrets adressez-vous aux parents ?
C. G.-L. G. : Cette infection ne concerne définitivement pas ou très peu directement les enfants, mais il faut être vigilant sur les effets indirects pesant sur leur bien-être.

R. D. : L’Organisation mondiale de la santé et l’Unicef [l’agence onusienne chargée de l’enfance] encouragent les parents à plus d’attention à l’égard de leur progéniture. Il faut inciter les parents à discuter avec eux de la crise, savoir ce qu’ils ressentent, leur accorder un peu plus de temps que d’habitude. Toutes les familles sont concernées. Certains enfants sont plus vulnérables, c’est une évidence, mais nous vivons tous, quel que soit notre âge, une crise majeure.

Leurs voix semblent inaudibles… »
Aussi, il faut être attentif à toute aggravation ou modification de comportement. Par exemple, un petit qui ne dormait pas très bien et qui dort encore moins bien, un enfant irritable qui l’est encore plus, qui a mal au ventre ou à la tête. Cela doit interpeller et amener à consulter son médecin généraliste, son pédiatre, discuter avec l’enseignant, le psychologue de l’école, etc. Tous ces signes en apparence mineurs sont autant de révélateurs de la souffrance que les enfants peuvent vivre.

La prévention passe aussi par le fait de continuer à sortir, faire du sport, pratiquer une activité en famille. En cette période de restrictions, il y a trop d’enfants qui ne sortent pas de leur appartement du vendredi soir à la fin de l’école au lundi matin.

Cette génération est à suivre de toute évidence. Elle subit une incroyable pression entre la crise sanitaire, l’inquiétude écologique et les menaces d’attentats qui la touchent aussi. Au-delà de l’alarme, il y a la nécessité de mieux prévenir.

Des états généraux de la psychiatrie sont prévus en juin, la santé mentale des enfants en fera-t-elle partie ?
R. D. : Oui, je l’espère, mais il faut plaider pour des états généraux de l’enfance. La pandémie provoque une crise économique mondiale dont les enfants seront les premières victimes. Henrietta Fore, la directrice générale de l’Unicef a ainsi déclaré début mars que tous les principaux indicateurs de l’enfance ont régressé au niveau mondial. Par exemple, le nombre d’enfants affamés, isolés, maltraités, anxieux, vivant dans la pauvreté ou contraints au mariage a augmenté.

C. G.-L. G. : Je partage ce point de vue sur l’après-Covid, il faut le préparer dès maintenant, en impliquant tous les professionnels de l’enfance avec des regards croisés et complémentaires adaptés à chaque âge.

Propos recueillis par Pascale Santi et Sandrine Cabut
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Messageils étaient des humains

 (p543250)
Posté le: 14. Avr 2021, 10:08
Répondre en citant

Il y a une semaine, décès d'une dame de mon entourage, comorbidités. Un peu plus jeune que ma mère. Son fils dévoué était venu la voir, il ne savait pas qu'il était contaminé. Hospitalisée, elle allait mieux et re-mangeait avec un certain appétit. Arrêt cardiaque. Je doute qu'on la comptabilise parmi les décès Covid. Elle manquera à ses proches avec son dynamisme et optimisme et goût de la vie permanents.

Hier soir, décès d'une personne de mon entourage. Polypath. Un peu plus jeune que moi. Guéri du Covid, mais réhospitalisé à 1 ou 2 reprises à cause des séquelles des soins intensifs. Pas d'infos sur les causes officielles de son décès pour l'instant. Je doute qu'on l'intègre dans les stats décès Covid. Il manquera certainement à ses proches, même si, franchement, ses séquelles c'était la galère, surtout pour lui, mais aussi pour ses soignants.

Ces deux personnes, c'étaient des gens, des humains. C'est difficile d'entendre parler des gens en pourcentages négligeables des stats.

MORTALITÉ EN 2020 : QUEL A ÉTÉ LE POIDS DE L'ÉPIDÉMIE DE COVID-19 ?
Par Dominique DUPAGNE - date de publication dans Vidal : 13 avril 2021
https://www.vidal.fr/actualites/269.....epidemie-de-covid-19.htmlLien qui quitte ce forum et ouvre une nouvelle fenêtre
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MessageRe: ils étaient des humains

 (p543254)
Posté le: 14. Avr 2021, 10:40
Répondre en citant

bobette a écrit:
C'est difficile d'entendre parler des gens en pourcentages négligeables des stats.


Heureusement qu'il y a des gens, des pharmacovigilants norvégiens ou des statisticiens danois, pour s'intéresser aux signaux "négligeables" et "très rares" dans les jeunes catégories d'âge.
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